Sans Dec a commencé la lecture de La Horde Du Contrevent par Alain Damasio

La Horde Du Contrevent de Alain Damasio
Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges …
Sans Dec
sans_dec@les-carnets-de-lecture-de.l-arbre-a-bafouilles.fr
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Procrastinatrice professionnelle devoreuse de Fantasy SF, Fantastique, et de temps en temps des trucs sérieux. Lectrice plus ou moins régulière. Je navigue également sur Mastodon
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32% terminé ! Sans Dec a lu 13 sur 40 livres.
Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et …
Un court roman semi-épistolaire mettant en scène une histoire d'amour dans le cadre science-fictionnel d'une guerre impitoyable se déployant à travers l'espace et le temps, au sein de laquelle s'affrontent deux camps, dont les deux protagonistes sont chacune une des fers de lance.
C'est une lecture qui m'a d'abord marquée par son style formel. Jouant sur un registre évocateur et onirique, riche en métaphores, le roman m'a fait l'effet d'une beauté littéraire, aux atouts stylistiques indéniables, mais quelque peu froide et distante. Puis, à mesure que le récit a progressé, qu'une dimension sentimentale, touchante à sa façon, s'est faite plus perceptible dans ces lettres dont le style évolue peu à peu, je me suis sentie de plus en plus investie dans l'histoire. L'oeuvre joue et exploite à merveille un contraste aussi déroutant que déstabilisant entre, d'un côté, l'intime et le sensible amoureux qui fleurissent au fil des lettres échangées, et de l'autre, la férocité létale de la lutte en cours qui sert de toile de fond - lutte jamais vraiment explicitée, mais toujours omniprésente et surplombante.
Au final, une histoire simple, poétique, puissante aussi... Une novella qui mérite l'investissement.
Merci @sans_dec@les-carnets-de-lecture-de.l-arbre-a-bafouilles.fr pour la recommandation.
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de …
Angela Davis a écrit cet ensemble de textes en 1981(date de publication aux USA)
Composé en 13 chapitres, elle decortique les liens entre Femmes, Race et Classe et met en évidence ce qu'on nommera plus tard comme intersectionnalité.
Elle part de l'esclavage massif qu'ont subi les noir-es aux USA dans la construction de ce pays, emblème du capitalisme et de l'exploitation des hommes pour le profit d'une minorité blanche, majoritairement composée d'hommes. Elle nous fait comprendre déjà ce qu'enduraient les femmes noires, esclaves comme les hommes, soumises aux mêmes tâches harassantes, mais en plus soumises aux désirs sexuels des blancs qui les possédaient. A. Davis contextualise aussi la lutte pour le droit de vote des femmes qui s'est développée en parallèle avec la lutte pour sortir de l'esclavage, malgré l'arrêt de l'esclavage suite à la guerre de Sécession. Elle met aussi en évidence l'aspect essentiel que les populations issues de l'esclavage portaient à l'éducation. Malgré des rencontres entre ces luttes pour le droit de vote et celles pour la fin de l'esclavage, il s'avère que le racisme qui imprégnait les populations blanches, notamment les femmes des classes moyennes a empêché toute convergence. Puis elle traite du rapport avec l'exploitation mise en lace par le capitalisme, les luttes des ouvrières et la place des femmes communistes. Elle traite également les mythes autour du viol, du racisme et violeur noir, de l'avortement et du contrôle des naissances. Elle termine par le déclin du travail domestique et des luttes autour d'un salaire pour payer le travail domestique des femmes.
A. Davis, en partant de cette place singulière des femmes noires, esclaves puis "libres" mais asservies par le système capitaliste, rappelle d'une part qu'au départ, elle était bien l'égale de l'homme, contribuait au même titre qu'eux au travail et que, homme comme femme, tout un chacun devait contribuer à l'apport de biens et l'entretien au sein du foyer. Elle rappelle aussi que c'est le système capitaliste qui a contribué à la séparation du travail domestique considéré comme une tâche dévalorisée et à laquelle les femmes, notamment noires, étaient assignées. Si au départ, faire du savon, créer et laver les vêtements et le linge,... était de la même importance, le fait de déporter certaines tâches à l'extérieur du ménage avait contribuer à dévaloriser le travail de tenue du foyer en le limitant aux femmes pour ce qu'on appelle les tâches ménagères au détriment d'une activité valorisée. Ainsi lorsqu'on parle de donner un chèque pour payer ce travail, cela ne change rien au côté harassant et sans attrait de ce travail. Elle parle même de l'apartheid en Afrique du Sud où le système capitaliste amenait même une séparation des hommes noirs et des femmes noires, sans souci aucun de la bonne maintenance du foyer. Ce n'était pas leur souci car pas rentable !
Après une réécriture des légendes arthuriennes en 2023 avec "Morgane Pendragon", Jean-Laurent Del Socorro poursuit son projet de triptyque consacré aux mythologies européennes, investissant cette fois la mythologie scandinave dans "Les Amants du Ragnarök". Diverses figures féminines y sont à nouveau à l'honneur ; et après le bon souvenir que m'a laissé par "Morgane Pendragon", j'avais donc envie de découvrir ce nouveau roman.
"Pour en finir avec la famille" est un court essai stimulant dans lequel l'autrice replace et restitue de façon synthétique les critiques formulées à l'encontre de l'institution de la famille, à différentes époques et dans différents contextes. C'est très accessible et se lit façon fluide, abordant de façon stimulante de nombreuses facettes de l'abolition de la famille et invitant les lecteurices à se questionner sous différents angles.
J'ai beaucoup aimé la manière dont Sophie Lewis restitue des pans d'histoire des idées/des revendications qui ont pu être oubliées dans une histoire des luttes au sein de laquelle cette question a été invisibilisée ces dernières décennies. Elle le fait toujours de façon très dynamique ; le bémol étant qu'elle va parfois très (trop) vite sur certains points qu'on aimerait voir approfondis, mais le mérite de l'essai est déjà d'avoir su rassembler et rendre accessible ces réflexions foisonnantes.
J’ai eu assez peu de temps pour lire cette semaine, mais je dois avoir dépassé les deux tiers. C’est une enquête au 23ème siècle sur un vol de liste qui est capitale pour l’équilibre politique, mais je ne suis pas à 100% sûre d’avoir compris pourquoi elle est si importante, ni qui l’a écrite.
Le roman est assez confus, pour ne pas dire bordélique, bien qu’il respecte un ordre chronologique. Mais dans cet ordre on saute parfois du coq à l’âne avec foule de personnages qu’on doit retenir. Il y a fréquemment des commentaires de lecteurs râgeux (inventés par le narrateur en plus, et dans une langue proche de la nôtre mais pas tout à fait, on dirait la version neutre de notre langue mais dans une structure proche du Français du XVIe siècle), qui sont complètement inutiles la plupart du temps, et même pas drôles. Cela ajoute grandement à …
J’ai eu assez peu de temps pour lire cette semaine, mais je dois avoir dépassé les deux tiers. C’est une enquête au 23ème siècle sur un vol de liste qui est capitale pour l’équilibre politique, mais je ne suis pas à 100% sûre d’avoir compris pourquoi elle est si importante, ni qui l’a écrite.
Le roman est assez confus, pour ne pas dire bordélique, bien qu’il respecte un ordre chronologique. Mais dans cet ordre on saute parfois du coq à l’âne avec foule de personnages qu’on doit retenir. Il y a fréquemment des commentaires de lecteurs râgeux (inventés par le narrateur en plus, et dans une langue proche de la nôtre mais pas tout à fait, on dirait la version neutre de notre langue mais dans une structure proche du Français du XVIe siècle), qui sont complètement inutiles la plupart du temps, et même pas drôles. Cela ajoute grandement à la confusion sans trop éclairer sur ce qu’on devrait savoir.
Par ailleurs le narrateur joue avec les genres de façon un peu aléatoire. De certains personnages il dira que c’est visiblement une femme mais va dire "il" parce qu’habillé comme un homme… Le futur duquel il parle a banni les genres de la langue, mais il prend le parti de les utiliser quand même « comme au XVIIIème Siècle », tout en jouant avec, mais en reprenant le neutre dans les dialogues. Garder du neutre tout le long m’aurait moins choqué que de lire des trucs du style « je dis il même si c’est visiblement une femme, mais il s’habille et se conduit comme un homme » (je paraphrase). Cela alourdit ridiculement la narration sans rien ajouter au récit, et encore moins aux personnages. À noter que lea traducteurice a pris le parti de traduire littéralement le "they" neutre anglophone par un "on" ; c’est compréhensible et n’ajoute pas spécialement de difficulté. Bref, je vais le finir, mais il est probable que je ne lirai pas les suites.
@pleursdejoie@eldritch.cafe je pense que c’est une question subjective de gradation sentimentale, ce que tu peux trouver juste sentimental peut me paraître plus eau de rose, et inversement :)
@lordphoenix@social.targaryen.house oui aussi. J’en arrive à peu près au quart, et bon, entre les changements linguistiques, les parenthèses à rallonge, tout ça sur fond d’intrigue politique, il faut un gros degré de concentration déjà pour continuer le premier.
je l’ai commencé avec un gros doute, car certaines personnes parmi vous l’ont trouvé compliqué, voire indigeste. Mais bon, vu que je l’avais déjà avant de connaître ces commentaires… Je me suis dit qu’il valait mieux le lire avant d’être complètement découragée. 😅 Le style est un peu fouillis car les parenthèses sont nombreuses. Donc il faut s’accrocher, surtout que la structure sociale de ce roman SF semble assez complexe. #mastolivre
@pleursdejoie@eldritch.cafe sans divulgâcher ça va être difficile de répondre 😅
Ce roman partiellement épistolaire est difficile à classer. Il y a un côté eau de rose indéniable. Poétique et sensuel, ce roman nous entraîne au travers du multivers et du temps, que deux entités manipulent à l’envi en envoyant des agentes pour tuer, orienter, influer. Les êtres humains y sont des objets fragiles et des jouets d’un destin décidé par des abstractions. J’y ai goûté chaque mot. #mastolivre #vendredilecture #SF #fantasy
"Protocole solitude" est le premier roman que je lis de Joanna Russ - après m'être plongée dans ses archives, également publiées chez Cambourakis, dans "L'exoplanète féministe de Joanna Russ". Il s'agit d'une autrice qui s'inscrit dans le courant de la science-fiction féministe états-unienne des années 70. "Protocole solitude" est ainsi un court roman qui a été publié en 1977, traduit pour la première fois en français l'an dernier.
Est mis en scène un groupe de naufragé·es de l'espace, échoué·es sur une planète isolée, éloignée de tout. Ce n'est pas une histoire de survie, au contraire : le récit évoque les codes de ce genre pour mieux les détruire. D'emblée, la première phrase du roman avertit : ce petit groupe dépareillé est de toute façon destiné à mourir, plus ou moins rapidement. C'est cette histoire que va relater "Protocole solitude", à travers le récit d'une des naufragé·es, laquelle va dicter à …
"Protocole solitude" est le premier roman que je lis de Joanna Russ - après m'être plongée dans ses archives, également publiées chez Cambourakis, dans "L'exoplanète féministe de Joanna Russ". Il s'agit d'une autrice qui s'inscrit dans le courant de la science-fiction féministe états-unienne des années 70. "Protocole solitude" est ainsi un court roman qui a été publié en 1977, traduit pour la première fois en français l'an dernier.
Est mis en scène un groupe de naufragé·es de l'espace, échoué·es sur une planète isolée, éloignée de tout. Ce n'est pas une histoire de survie, au contraire : le récit évoque les codes de ce genre pour mieux les détruire. D'emblée, la première phrase du roman avertit : ce petit groupe dépareillé est de toute façon destiné à mourir, plus ou moins rapidement. C'est cette histoire que va relater "Protocole solitude", à travers le récit d'une des naufragé·es, laquelle va dicter à un enregistreur vocal ce qu'il va se passer et ses différents états d'âme.
Le roman est construit en deux temps. Le premier temps est celui où la majorité du groupe tente de s'accrocher à l'illusion d'une survie possible, investissant sans distance un imaginaire fantasmé de colonisation d'un monde perçu comme "vierge" et de reconstruction d'une société humaine. La narratrice, immédiatement dissonante et critique, décrit ce qu'il se passe avec un ton corrosif et acéré, teinté d'une forme d'ironie, capturant les dynamiques sociales qui se mettent en place et les rapports de pouvoir qui se déploient, notamment face aux femmes en âge de procréer vite réduites à leur condition de ventre reproductif au nom de l'intérêt supérieur. En quelques pages, particulièrement mordantes, l'autrice rejoue en quelque sorte sur une planète isolée les vieilles histoires de naufrages, à l'image de celle des îles Pitcairn à la fin du XVIIIe siècle. Tandis que certain·es s'accrochent obstinément à l'illusion de leur contrôle, la narratrice tente de se mettre en retrait. Dans la second partie, alors qu'elle est désormais isolée, son récit devient un soliloque. Cette partie est la plus déstabilisante pour les lecteurices. Elle est l'occasion de revenir sur sa vie, sur la manière dont elle s'est heurtée au mur d'une société, avec toutes les désillusions qui y sont associées. Dans le cadre de ce retour à soi, le rapport à la réalité s'étiole peu à peu à mesure que la mort se rapproche, proposant le récit intime et troublant d'une personne qui fait face à sa mort.
J'ai lu "Protocole solitude" d'une traite, happée par la plume mordante de l'autrice, et par la manière dont des thématiques familières étaient traitées et mises en scène, jouant sur les lieux communs de ce type de récit. L'autrice parvient à investir un registre glaçant, pourtant mâtiné d'ironie acérée et d'humour noir. J'ai aussi aimé combien le roman invitait les lecteurices à se questionner sur leurs propres repères, leurs attentes face à une telle histoire, ainsi que sur leur positionnement face aux événements et au récit qu'en fait la narratrice.
En résumé, une lecture qui me donne envie de continuer à découvrir l'oeuvre de Joanna Russ.
À celleux qui pleurnichent à chaque expérimentation lexicale inclusive : ce roman n’est pas pour vous, et ce serait triste que tout soit à votre image et écrit pour vous. Tout est en pronoms neutres avec quelques néologismes dûs au fait qu’une partie de l’intrigue est racontée par les personnages à la première personne.
C’est une une enquête menée longtemps après l’exode des êtres humains. En étant arrivée au tiers, je trouve ce roman bien mené et prometteur. #vendredilecture #mastolivre #SF #spaceopera
Au vu du contexte actuel, ne lisez ce livre qu’après avoir lu La Parabole du Semeur, et avoir pris connaissance du fait qu’il y a des mentions très explicites de viols, violences et maltraitances diverses. Sans parler du fait que le contexte actuel rend ce roman profondément déprimant : réchauffement climatique, hypercapitalisme, rétablissement de l’esclavage, extrémisme religieux… C’est un très bon roman et une très bonne duologie qui donne à réfléchir, même si le prosélytisme et la foi chrétienne ne sont pas du tout ma tasse de thé. #mastolivre #vendredilecture
« Attention : À la guerre Comme en temps de paix, L’égoïsme aveugle Fait plus de victimes Que tous les autres fléaux. »
— La parabole des talents de Octavia E. Butler OG (Page 94)